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S’oublier pour mieux que renaisse cet Artiste en Soi. Essai d'un autre style...

Photo du rédacteur: Alexandra Alexandra

Oui qu’il est difficile de rentrer dans ce Soi qui est à l’artiste ce qu’est le fil pour le funambule, comme il est difficile quand ce fil amène à incarner l’artiste. Tellement de croyances recouvrent et étouffent les artistes, ces araignées tisseuses de mondes. Ils sont avant tout une forme et un fond, une manière d’être, de voir et d’exprimer le monde, un canal .

Comment demander à un chêne d’être un sapin ! .

Ce funambule , à part son fil , n’a pas de repère. Il erre en suivant son fil . Le temps ,n’existe plus. Le plus dure est de naviguer hors du temps sans repère et donc comme déconnecté du monde. Ce monde dont je veux tant me déconnecter et auquel je m’accroche tant. Pourquoi ?

Enfant je reçu l’injonction de maîtriser l’art du dessin par d'une intuition forte et peut-être également d’êtres bien plus lumineux et veillant sur moi, de contourner et révéler les formes dans l’informe page blanche.

Ma famille ne revêtait aucune vibrance pour l’art, ni la culture. Qu’il est difficile d’être pionnière dans un tel désert. Où sont les racines. Ayant fini par maîtriser la sculpture des formes pour en faire un conte visuel de ma vie, je me suis perdue dans le non temps et le non espace. Comme en transe des heures passées je revenais à moi en décalage. Qu’avait -il bien pu se passer tout ce temps pour ceux autour de moi. Et voilà que j’étais entrée dans ce monde sans limite et sans repère de la Vie avec un grand V, celle qui offre ses mystères sans jamais ne pouvoir être définie par des mots et des concepts. Dans cette Vie avec un grand V tout est dans les métaphores et les symboles. Jamais rien n’est posé clairement comme la société le fait pour tant de choses. Cette société si in-sécurisée qu’elle a besoin de toujours plus de règles, de bien de mal, de conflits et de paix.

Avec le temps cette société et son regard de serpent hypnotique via mes deux mères m’a montrée l’horreur de la bête qu’elle est devenue. Une société qui méprise et broie tous ceux qui marchent sur le file du funambule.

Le décalage était tant que lorsque je réapparaissais de ma transe, l’œuvre accomplie , je ressentais l’angoisse de celui qui s’écarte du droit chemin. Puis est alors venue la chape de l’ignorance qui m’environnait et son lot de jugements débilitant et de jalousie à mon encontre, car ignorante de mon vécu profond, avec une force macabre me poussant à entrer dans le moule.

Dans ce moule, pour l’époque, et c’est maintenant que je m’en rends compte, je rentrais dans cette case des enfants aujourd’hui dit hypersensibles et à l’intelligence arborescente. Je ne m’adaptais pas , je ne comprenais pas le fonctionnement et ce système me faisait entrer en une profonde mélancolie destructrice et pleine d’effrois. Un moule sous mon toit , à tel point que je me sentais adoptée de cette famille si loin de moi et d’elle même, et un moule dans les études, études qui auraient pu être salvatrices si elles avaient été moins cadrées et plus vivantes. Moi qui adorais étudier et à qui on a répété que j’étais médiocre. Moi qui ai cru en cette médiocrité et l’ai adoptée cheville au corps et ai perdu le fil, le sens de mon âme. J’ai perdu le sens et j’ai perdu mon fil. J’ai peins pour oublier. La transe qui m’écartais toujours plus du moule alors m’angoissait.

L’âge des 18 ans où les hormones appellent à rejoindre les autres où les jeux de regards enivrent et vous rendent artificiellement vivants. M’y mêler m’a fait entrer dans le tourbillon du monde et de ce qui est acceptable ou pas. Je suis tombée dans une mélancolie ambiante tenace au corps, dans une addiction au regard de l’autre qui devenait ma boussole, à une dépendance que certains appellent « affective » or aujourd’hui je sais qu’il n’en n’est rien d’affection, mais plutôt un lien aliénant et envoûtant qui amène à sa propre perte. J’ai alors lâché l’art, en me tournant vers la sociabilité, ce qui n’est pas d’ailleurs au fond incompatible. J’ai délaissé les chevaux, la nature, mon vélo ainsi que mon chien, partenaire de toutes mes plongées en pleine nature. J’ai délaissé tout cela pour le tumulte abrutissant de la société. Le gouffre en moi s’est creusé. En rencontrant les autres je pensais me couper enfin de cette souffrance de la séparation qu’avait crée avec le décalage, mes transes artistiques. Et puis non ! Oui certes l’étourdissement des rires, de la fête amène ce sentiment d’appartenance à un groupe. Mais qui dit appartenance dit aliénation. Mais en cela et j’y reviendrais des années plus tard, nous nous coupons de la seule réalité qui soit celle de la non séparation réelle, invisible mais bien réelle que l’on peut ressentir en plein éveil. Et l’Art, lui, lie.

Cette reliance qui se tissait lors de mes transes artistiques et qui se tissait sans m’en rendre compte quand la nature m’accueillait dans son écrin recroquevillée au creux d’un chêne. Jamais aucun groupe, famille, ni compagnon ne m’a apportée ce que la nature m’a donnée et me donne toujours . Ce sentiment d’être quoiqu’il arrive en sécurité, ce sentiment d’appartenir à un monde vaste, aimant, connecté avec tout le vivant en tout, ici et d’ailleurs, l’amour inconditionnel.

La nature nous montre et en cela nous enseigne que la vie crée, vit, se meut d’elle même qu‘elle n’a pas besoin de moule, de cadre et de mental, encore moins d’émotionnel. Elle nous parle de nous : le SOI. Celui qui se cache en tout et observe tout. Ce Soi qui un jour se révèle, surgit là ou il n’est pas attendu et change la vie radicalement car il déplace l’angle de l’observateur et lui ouvre à tant de connaissances . Ce Soi qui vous récupère et ne vous lâche plus comme cette transe de l’artiste qui vous reprend dans son tourbillon et vous ramène à la maison. Cette maison qui vous dépossède de tout ce qui n’est plus vous, ce Vous , ce Soi. Elle vous reprend toutes ces couches crées de toute part par l’hypnose du système, de la dualité pour vous dénuder et vous replacer à votre juste place dans ce grand Tout. Ce tour d’horizon qui à pris pour ma part une vingtaine d’années ma permise de découvrir ce tourbillon pour mieux le mettre à distance et le délaisser tout en y jouant mon rôle tout de même, car c’est bien de rôles dont il s’agit.

 
 
 

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